Naissance :Née de père et de mère inconnue, la petite fille fût retrouvée à l'intérieur d'un panier en osier ; Ce dernier était solidement attaché au dos du cadavre d'une mule pourrissant sous le soleil implacable du désert de Kireïde. Celle qui la découvrit livrée à son sort s'appelait Impaaboru, elle était une vielle femme dont la sagesse lui fit faire le choix de prendre avec elle le poupon afin de consacrer les dernières années de sa vie à l'élever comme sa propre progéniture et à sauver son destin d'une fatalité inéluctable.
Impaaboru vivait en ermite dans une yourte faite de terre sèche et dont la toiture était faite de fins branchages entrelacés par fagots. Pour subvenir aux besoins de l'enfant ainsi que des siens, La vielle solitaire faisait appel à une créature étrange. Chaque jour, au crépuscule, Impaaboru s'éloignait de sa maison d'une petite marche, laissant l'enfant seule ; puis elle hissait son vieux corps couvert de la poussière de l'âge au-dessus d'un rocher creux au sein duquel pénétraient les derniers rayons diurnes. Elle s'y asseyait, y patientait, jusqu'à ce qu'apparaisse dans le ciel, bien au-dessus de sa tête, une forme aillée qui descendait par de petits cercles décrits en planant dans la lueur finale de l'ardente journée.
Un peu plus tard, Impaaboru rentrait chez elle les bras chargés d'une toile remplie de fruits, de viande séchée, et d'eau saine dans une gourde en peau. Elle retrouvait généralement l'enfant endormis par le silence, bercée par la douce fraîcheur d'un monde fermant les yeux. Et chaque jour, ce rituel étrange se produisait, l'étrange créature descendait des cieux au lieu et à l'heure dite, pour transmettre à sa vielle amie quelques vivres généreusement emballés dans des tissus qui semblaient venir des quatre coins du monde et qui présentaient toutes sortes de motifs et de dialectes étrangers.
L'enfant grandissait en apprenant de ses toiles colorées et des paroles sages de sa grand-mère mystérieuse.
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Jeunesse :Le sable du temps s'écoula jusqu'au jour où, comme l'avait promis Impaaboru à sa fille, cette dernière pour choisir le nom qu'elle portera pour le reste de sa vie. Afin de trouver son propre nom, la grand-mère apprit à sa fille qu'elle devait pratiquer un pèlerinage nocturne durant lequel, son esprit se détacherait de son corps pour concerter les étoiles; enfin, après un temps passé dans un état de méditation, son esprit redescendrait, porteur du nom qui la liera au monde dans lequel son existence s'écrira. Ses quelques paroles résonnèrent dans la tête de la jeune fille trois jours durant, puis vint le soir attendu. Impaaboru était sur le seuil de son refuge, un grand drap couleur azur sur lequel des lignes d'or couraient et où de petit triangles dessinaient des soleils vides, pendait entre ses bras âgés. La fille dont les yeux en amande scintillaient d'un brun opaque, sentait des larmes monter, mais celles-ci vinrent s'écraser dans sa gorge. Elle pensait à être forte, comme le lui avait appris sa grand-mère. La petite ravala sa salive, échangea un bref regard avec la vielle femme, accepta les amples tissus qu'elle lui tendait, pour enfin s'engouffrer dans la nuit.
Cette nuit là, il n'y eut aucun vent, l'air était doux, et le corps de la fille jamais ne fût traversée du moindre tremblement. Cette dernière marcha longtemps, si longtemps qu'elle s'arrêta lorsque son corps l'y obligea. Avant que ses genoux ne s'enfoncent dans le sable froid, la jeune fille étala la toile bleutée qu'elle eut jusque là transportée, puis s'allongea en son centre. Elle s'étira et laissa ses bras et ses jambes étendues, comme si ses membres glissaient sur la dune sur laquelle elle se reposait.
Ses yeux fixaient les cieux, traçant un axe parfait entre son visage et la Lune qui semblait contempler l'enfant depuis ses hauteurs perdues. Apaisée de part ce spectacle grandiose, la jeune fille senti son corps comme s'enfoncer dans le sable. Cette sensation lui paraissait d'autant plus irréelle que la toile sur laquelle elle se trouvait ne présentait aucun plis, elle était parfaitement étendue, si bien que la petite se sentait comme détaché du sol, comme si elle subissait une déconnexion, son esprit était ailleurs, flottant. Cette sensation l'habita pendant plusieurs heures, sans l'inquiéter, ni la consumer. Enfin l'enfant s'endormit, ses yeux étincelaient comme s'ils étaient parvenus à capturer l'essence de million d'étoile jusqu'à ce que ses paupières vinrent voiler lentement son regard captif de la Lune.
Au matin, la fille se réveilla sentant sous ses doigts les mailles des draps de son enfance. Ouvrant ses yeux avec peine, elle constata se trouver dans la maison d'Impaaboru, mais cette dernière était absente dès lors. Posant ses pieds à terre, et se dressant sur ses jambes, la jeune fille prit conscience que son corps était enveloppé dans le drap azuré et serti de soleil dorés. Elle tourna une fois sur elle-même, jetant de petits regards sur les formes que lui donnait cet ample vêtement, puis senti une légère caresse dans le bas de son dos. Elle y passa une main pour vérifier, et ressorti de sa longue tenue une grande plume d'un noir intense. La jeune fille souri tout en se dirigeant vers l'extérieur, le pas pris dans une hâte de retrouver sa grand-mère.
« Azazel ! Je m'appelle Azazel ! »
Criait la petite dans ce désert où nulle voix ne résonne.
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âge adulte :De nombreuses années se sont écoulées depuis que la jeune fille devint femme. Azazel continua de croire en Impaaboru jusqu'à son dernier souffle. La vielle sage s'en est allée, emportant avec elle tous les mystères qui ruisselaient autour de son histoire, même Azazel, qui vut pourtant une mère en elle, ne l'eut jamais réellement connue, tapis derrière ses secrets et rites quotidiens. Cela n'empêcha pas la jeune femme de se construire.
Elle prit un jour la décision de rejoindre le reste du monde qu'elle n'eut jamais vu. Elle fit moult rencontres au fil des années, et eut l'occasion de se confronter à des ennemis coriaces l'incitant à apprendre le maniement du sabre. Puis, sa sagesse appréciée de celles et ceux qui croyaient en elle et en sa spiritualité fit d'Azazel une mère à son tour. Elle n'eut de mère que le nom, mais pas réellement le rôle. Les amis qu'elle sut se faire l'aidèrent à bâtir une famille où chacun trouvait sa place, d'horizons et d'idées différents, ils étaient tous là à se réunir autour d'Azazel pour participer à l'oeuvre commune de sa famille : Les Sentinelles des Sables.
La guerre ne meurt jamais, et elle a cela de spécial que son climat s'étend rapidement au monde entier, détruisant les saisons que l'on lit dans les champs maintenant brûlés, et gorgeant la Lune de sang, jusqu'à rendre les nuits toutes plus rouges les unes que les autres. Pour contrer cette guerre, nu autre choix ne se dresse que l'opposition ; la rébellion n'est plus optionnelle, elle devient primordiale et nécessaire. C'est ainsi qu'Azazel mit au point un attirail propre aux Sentinelles des Sables. Se forgeant ses propres armes avec l'aide de ses amis les plus érudit dans le domaine de la forge et du traitement des métaux, la mère du clan engendra le triste Cimeterre Courbecœur, une lame dévastatrice de part sa faculté à offrir à son porteur une souplesse inouïe dans ses gestes, tout en conservant la force de ses coups grâce à l'épaisseur de cette lame plate ; puis vint l'Ecu Aubemirage, un petit bouclier à la forme arrondie, permettant d'utiliser la lumière ambiante pour réduire à néant la perception et la précision d'individus orientés en direction du porteur, car c'est bien là que réside toute la technique de cet écu. Une fine couche d'argent soufflé dans une membrane de verre issu du sable le plus sombre et aussi le plus dur. Cela a pour effet de créer un miroir portatif protecteur, un outil meurtrier lorsque utilisé avec une lame Courbecœur.
Aujourd'hui, Azazel vagabonde aux aux abords de la cité d'Ambrosia, toujours à deux pas des dunes de sable. Déclinant tous les contrats de mercenariat qui lui sont lancés, elle prétend viser de nouveaux objectifs...