Qui écoute les plaintes des misérables ? (PV Arlan)

Sujet: Re: Qui écoute les plaintes des misérables ? (PV Arlan) 18.06.14 20:01

Qui écoute les plaintes des misérables ?
Non, mais, sérieusement ? Qui les écoute ?

Asmosa ? Ah oui, elle devait parler des catalyseurs, pas de la cité mouvante dont le nom était certes proche, mais géographiquement bien éloignée du "pays des mages". Quant à ses histoires d'inconnu dans la rue, c'était une question douteuse. Avait-il l'air d'un voleur ou d'un criminel ? D'autres facteurs importaient également.

« Pour ton inconnu, c'est une question de circonstances. Mais je ne foncerais pas non plus pour le protéger sans savoir la raison de cette attaque en premier lieux. Autrement dit, en savoir plus. »

Se précipiter était dangereux et la raison de bien des erreurs. Trop traîner également. Je n'aurais pas laissé un humain se faire battre à mort à moins que sa culpabilité d'un crime grave ne soit prouvée.

« Passons, je te remercie de l'aide que tu es prête à m'accorder, c'est très généreux. »

Elle avait raison, il ne fallait pas en donner trop tout de suite. C'est pourquoi j'ajoutai :

« Tu pourras demander à tes éventuels contacts s'ils seraient intéressés par l'investissement dans un projet paramilitaire lié aux intérêts du pays. En dire plus pour le moment serait effectivement prématuré, mais savoir qui contacter le moment venu pourrait être utile. »

Faire un premier tri, en somme.

Sujet: Re: Qui écoute les plaintes des misérables ? (PV Arlan) 21.06.14 20:44

Je fronçais légèrement les sourcils. Bon, évidemment, pas d’explications en vue, mais je n’avais pas placé mes attentes hautes de toute façon. Quant à sa réponse, je comprenais que ma comparaison pouvait sembler douteuse sur les bords, mais je voulais être sûre qu’il n’ait pas mal compris.

-J’agirais sûrement de la même façon.

Il y avait une différence entre « je ne vais pas l’ignorer » et « foncer pour le protéger ». Je ne voulais pas qu’il s’imagine que je me jetterais dans la bataille pour défendre la personne sans même réfléchir. Mon âge donnait parfois aux plus expérimentés l’impression que je n’étais qu’une petite naïve idéaliste, ce qui les poussait à songer que je ferais nécessairement l’action la plus héroïque au premier coup d’œil.

-Mais dans ton cas, deux ou trois conseils ne me coûtent pas grand-chose. Et entre les monstres et toi, tu me sembles être le camp que je préfère aider.

Les chances étaient assez basses que les monstres soient plus fréquentables que lui. Arlan ne m’avait pas encore envoyé un loup d’eau en pleine figure en rigolant, contrôlé deux de mes coéquipiers pour les forcer à s’en prendre à nous ou attaqué avec deux épées magiques.

-Oh, aucun problème pour le coup de main. Prendre un peu de temps pour aider un projet pouvant nous aider à gagner la guerre, ce n’est pas si cher payé à mon avis.

Je lui dis cela avec un sourire. D’après ce que je savais, il avait déjà fait le gros du travail par lui-même. Je ne serais qu’un émissaire mais, eh, si ça pouvait empêcher Kireïde de tomber au final, je serais stupide de ne pas offrir un si léger soutien.

-Je vais donc regarder ceux qui seraient les plus susceptibles d’offrir leur soutien et leur en toucherai deux mots.

Un silence s’installa. Le sujet était pas mal épuisé. Sans doute était-il le moment de partir avant que ça ne vienne gênant. Je terminai mon vin.

-Si c’est tout, je crois que je vais y aller. Ça a été agréable de discuter avec toi Arlan, et je te souhaite bonne chance pour ton projet.

Mes yeux se posèrent sur la bouteille. Il m’avait techniquement invité, certes, et on m’avait quelques fois dit que l’homme payait surtout s’il était celui qui avait proposé et/ou commandé le verre, mais tout de même.

-Eh, j’ignore sincèrement si ça se demande, mais... est-ce que tu veux que je t’aide à payer le vin ? J'en ai aussi pris après tout. demandais-je tout bas (les hommes avaient leur fierté quand même).

Ce n’était pas comme si je manquais d’argent…

Sujet: Re: Qui écoute les plaintes des misérables ? (PV Arlan) 21.06.14 22:51

Qui écoute les plaintes des misérables ?
Peut-être toi ♪

Elle était plutôt amusante, dans son genre. Fort active aussi. Un instant, le désir de la voir combattre me caressa, fruit d'une maladive curiosité qui se retrouvait généralement tempérée par mon implacable raison. Il y aurait certainement d'autres occasions de la voir à l'oeuvre. Je l’espérais, en tout cas. Le spectacle devait être formidable.

Mais elle partait déjà. Pourquoi "déjà" ? Elle devait être la première personne avec qui j'avais eue une si longue conversation depuis mon départ de l'armée. Je ne devais pas être trop rouillé, puisqu'elle était restée aussi longtemps en ma compagnie.

Ou alors, elle débutait en relations sociales. N'était-elle pas issue d'une famille marchande ? Ce genre de chose devait lui avoir été enseignée, non ? Je ne pouvais simplement pas accepter cette proposition.

« Je refuse catégoriquement que tu payes quoi que ce soit ! »

C'était peut-être un peu direct et intense de ma part, mais une telle chose était impensable. Mon éducation m'empêchait d'inviter une demoiselle aussi charmante à boire un verre et lui demander de partager les frais ensuite. Quand bien même elle l'aurait proposé. Mes propos avaient peut-être besoin d'être nuancés, cela dit.

« Considère plutôt cela comme une humble compensation pour ta présence et l'aide que tu comptes m'apporter. »

C'était, après tout, la moindre des choses. Même si c'était peu au vu de sa consommation du breuvage. Et bon, j'étais loin d'être désargenté, le prix de ce vin ne représentait pas un centième de mes dépenses d'aujourd'hui, l'ajouter aux autres ne changerait rien. Autant le lui offrir.

Sujet: Re: Qui écoute les plaintes des misérables ? (PV Arlan) 25.06.14 2:10

-Je refuse catégoriquement que tu payes quoi que ce soit !

Je le dévisageai, interloquée par sa réaction. Un simple « non » aurait suffi. L’avais-je offensé ? Pourtant, il n’avait pas du tout l’air sans-le-sou, il ne pouvait quand même pas avoir compris que je croyais qu’il ne pouvait pas payer le vin lui-même, si ? Mince, se la fermer et laisser les autres se débrouiller seuls pouvaient parfois être une bonne idée. Avant que je ne puisse m’excuser (pour ma gentillesse incomprise?), Arlan précisa sa pensée.

-Considère plutôt cela comme une humble compensation pour ta présence et l'aide que tu comptes m'apporter.

Je le dévisageai avec surprise. D’accord, il n’était peut-être pas question de fierté masculine finalement. Ça m’aurait déçue de devoir partir aussi sèchement et légèrement insultée. Avec un sourire, j’inclinai légèrement la tête pour le saluer.

-Merci, ce fut un plaisir. Bonne fin de journée et à la prochaine sûrement.

Nous allons sans doute nous recroiser si je devais lui fournir quelques pistes. S’il se trouvait un nouveau contact, eh bien, j’espérais encore siéger (et officiellement ce coup-ci) au Conseil lorsqu’il proposerait son projet. Donc, tant qu’il ne laissait pas tomber, ce qui m’étonnerait vu tout le chemin déjà fait, nous aurons de nouveau l’occasion de discuter un de ces jours.

Sur ce, je me levai et quittai la salle.

J’avais encore quelques endroits à visiter avant la fin de la journée.

Venir ici avait vraiment été une bonne idée.

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